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Le libéralisme et ses ennemis. Hayek, Schmitt, Badiou et… les autres

Jacques Rollet Desclée de Brouwer, 2012, 174 p., 18,20 €

Jacques Rollet s’attaque avec finesse à un paradoxe ignoré de bien des auteurs médiatiques : le divorce très français entre deux dimensions du libéralisme, la dimension économique (réprouvée, jacobinisme oblige) et la dimension culturelle (approuvée, liberté individuelle oblige). Ce paradoxe conduit à découvrir la même opposition au libéralisme chez des auteurs très différents sur le plan idéologico-politique. La tradition sociale de l’Église catholique trouble les cartes : partant d’une position antilibérale sur les trois fronts du libéralisme (économique, culturel et démocratique), elle ne conserve guère aujourd’hui que l’antilibéralisme culturel. Le plus intéressant de cet ouvrage est certainement le traitement de la pensée de Carl Schmitt, philosophe politique allemand de l’entre-deux guerres, qui prétendait que les principaux concepts politiques modernes découlaient d’une théologie politique sécularisée. Bien que contestée par plusieurs auteurs, la pensée de Carl Schmitt permet à Jacques Rollet de comprendre comment le jacobinisme français, tout anticlérical qu’il se prétende, érige en absolu ce que la tradition chrétienne nuance dans sa défense systématique des corps intermédiaires et du principe de subsidiarité. Ce livre, écrit d’une plume limpide, contribue à clarifier les débats de la société d’aujourd’hui.

Étienne Perrot
25 mars 2013
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