Le rajeunissement de la délinquance est un phénomène nouveau dans les cités constate Sonia Imloul, présidente de l’association « Respect 93 » qui milite pour la prévention de la délinquance des mineurs en Seine-Saint-Denis. Un mineur ne pouvant être condamné avant l’âge de 13 ans, on manque de chiffres précis mais on sait qu’en Seine-Saint-Denis 75 % des délits sont le fait de mineurs et que 89 000 enfants échappent à l’aide sociale à l’enfance faute de signalement. La délinquance « dure » commence vers six ou sept ans (revente de drogue, racket, violence sur les personnes). Les instituteurs sont désarmés, n’ayant que peu d’influence sur les familles. « La mixité sociale ne se décrète pas, même si l’invoquer donne bonne conscience » (p. 127), et la ghettoïsation se renforce. Avec l’absence de repères familiaux, elle empêche l’école de jouer son rôle socialisateur. Que faire ? Insuffler de l’argent est commode mais n’est pas la solution, il faut travailler en amont non sur les enfants mais sur les familles : « La famille est le lieu où l’enfant apprend et intériorise les codes sociaux ». Seule une véritable politique familiale responsabilisant les parents leur offrira une réelle intégration. Sonia Imloul connaît bien le sujet étant née et habitant Saint-Denis et nous offre un livre qui va au-delà du « bien-pensant », même si certaines solutions envisagées peuvent paraître discutables.