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La troisième révolution américaine

Jacques Mistral Perrin, 2008, 238 p., 17 €

Ce livre date d’août 2008, juste à la veille de l’entrée des États-Unis comme du reste du monde dans la phase aigüe de la crise économique et financière. Mais tout y est déjà parfaitement mis en scène par un connaisseur avisé. Jacques Mistral fut, pendant longtemps, conseiller financier à l’ambassade de France à Washington. L’économie des États-Unis est au centre du sujet : avec ses faiblesses mais aussi ses perspectives positives. On retiendra, malgré les reculs de l’industrie manufacturière, les hautes potentialités des services les plus qualifiés, adossés à une formation universitaire efficace, nullement en recul. On pouvait déjà parler, selon Mistral, d’un réveil de la compétitivité. Que penser de la finance ? L’auteur analyse avec grand soin la fameuse balance commerciale déficitaire : elle était compensée, rappelle-t-il, par la balance des capitaux, excédentaire. Cette situation allait-elle s’achever ? Il ne semble pas, compte tenu de l’énorme besoin de financement des retraites et de la santé dans nombre de pays en voie de vieillissement (Chine comprise, avec un taux de renouvellement de la population inférieur à 1 %). Le dollar restait d’autre part la plus forte monnaie de réserve. L’euro monte, atteignant les 30 % des réserves, et sa montée continuera (sans vraie concurrence du yuan ou du yen), mais lentement. Nous pouvons donc, malgré les avatars du moment, être à la veille d’une « troisième révolution américaine ». La première fut le New Deal de Franklin D. Roosevelt. La deuxième fut la révolution à rebours de Ronald Reagan, hyper-dynamique dans le conservatisme libéral, secrétant une formidable inégalité. La troisième révolution s’annonce, pour Mistral, par un début de renaissance du côté « social » de l’Amérique – il n’a jamais cessé d’exister malgré l’individualisme –, l’entrée aussi de la Californie et d’autres États dans des politiques dynamiques de l’environnement (tant pis si Bush et son administration ne faisaient rien, on ne les attendait plus !). Ce livre n’est pas, au total, une vue d’États-Unis triomphants, mais une vue d’États-Unis nécessaires. Ce pays est capable de renaître, et « le monde en a besoin ».

Jean-Yves Calvez
6 juin 2009
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