La religion a-t-elle une dimension sociale ? Comment s’articule une telle dimension avec la dimension subjective, essentielle aussi à toute religion ? Telles sont les questions abordées par ce livre, et non point la relation de la religion au politique proprement dit, comme le titre pourrait donner à l’entendre. Il s’agit ici, essentiellement, de la religion chrétienne, ce qui constitue une limite par rapport à l’ambition affichée à la fois par le titre et par le propos général. L’auteur croise le fer avec les réductions de la religion au politique, au social, au sublime, à la démocratie (?) ; puis il reprend la double question qui préside à la réflexion philosophique d’ensemble. Cela vaut de belles pages sur la prière, la foi, la conversion, le témoignage, ainsi que de vives mises en cause des analyses les plus fréquentes du symbole (notamment la position de Ricœur). L’inspiration est incontestablement hégélienne, mais beaucoup (trop ?) de références habitent ces pages. On ressort de la lecture admiratif pour nombre d’intuitions justes, mais incertain quant à l’intention réelle et aux lumières effectivement apportées sur cet important sujet.