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La nouvelle économie

Patrick Artus

Ce livre est un petit bijou d’analyse économique. Loin des poncifs péremptoires sur une économie qui n’aurait rien de nouveau ou, au contraire, sur la radicale transformation des lois économiques, le directeur des études économiques de la Caisse des dépôts et consignations examine les hypothèses capables d’expliquer la croissance récente de la productivité du travail aux Etats-Unis qui se conjugue avec deux phénomènes étonnants, la stabilité à la fois de la productivité globale des facteurs et de la hausse des prix. Le point crucial a été mis au jour sous une autre forme, depuis quelques temps déjà, par les spécialistes de l’économie de réseau : les rendements constants ou même légèrement croissants de certaines configurations économiques. D’une façon plus formalisée, l’hypothèse centrale de Patrick Artus combine le rendement marginal décroissant au niveau des firmes avec une économie externe qui rend le rendement stable ou légèrement croissant au niveau des branches. Non pas simplement celles de l’informatique, de la communication et des technologies, mais toutes celles qui intègrent ces facteurs dans leur système de production et d’échange. Ces hypothèses permettent de comprendre la loi Mathieu qui semble s’imposer à l’échelle du globe. Naguère, les économistes parlaient de « loi Mathieu » pour désigner le double effet d’une croissance endogène auto-entretenue localement allant de pair avec une décroissance ailleurs « A qui a on donnera, à qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a » (Mathieu 25,27). La persistance de la valorisation du capital boursier outre Atlantique n’est donc peut-être pas éphémère, pas plus que la dépression capitaliste des pays en développement, sauf à s’appuyer, comme certains pays d’Asie, sur une épargne nationale suffisante.

Étienne Perrot
4 juillet 2001
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