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La mondialisation et ses ennemis

Daniel Cohen Hachette, coll. Pluriel, 2005, 260 p., 8,5 €

Une série de flashs sur les aspects paradoxaux de la mondialisation : l’effet d’abord culturel et institutionnel, puis finalement productif, de l’ouverture des frontières ; la relativité des rentes sociales des pays les plus pauvres, dont les faibles salaires ne compensent qu’épisodiquement les effets systémiques de la « bonne » organisation des pays riches ; les échanges moins inégaux que ne le proclame la vulgate antimondialiste. Tout cela respire l’intelligence économique, bien éloignée des pensées racornies qui s’étalent dans les rubriques des journaux, même les meilleurs (comme si, dans les questions de société, on pouvait isoler une cause économique pour tester un effet) ! Le résultat le plus clair de cette approche « plurielle » (la collection n’a jamais mieux mérité son nom) est la mise à mal des idéologies dont se nourrissent les deux principaux courants antimondialistes : d’abord le courant marxisant qui fait naïvement jouer aux pays du Sud le rôle des prolétaires de jadis, alors qu’ils sont plutôt dans la position du quart monde marginalisé des pays du Nord ; ensuite le courant « islamiste » qui prête à l’individualisme libéral un pouvoir qui serait bien inoffensif en dehors des institutions et des structures économicopolitiques capitalistes. De là à imaginer que l’antimondialisme n’est que le dernier avatar d’un mimétisme d’appropriation engendré par la culture dominante, il n’a qu’un pas, que Daniel Cohen ne franchit pas sans hésitation. Car il n’est pas prêt à oublier, au nom d’improbables promesses, les négativités du système actuel.

Étienne Perrot
14 juin 2005
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