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La mondialisation. Émergences et fragmentations

Pierre-Noël Giraud Sciences humaines, 2008, 160 p., 10 €

Parmi les très nombreuses productions éditoriales touchant la mondialisation et les cri ses du capitalisme, l’ouvrage de Pierre-Noël Giraud attire l’attention par deux qualités : d’abord le ton nuancé de son propos (pas de déclaration à l’emporte-pièce, mais plutôt des analyses attentives qui laissent peu de place aux idéologies) ; ensuite, sa thèse principale fait de la mondialisation un processus non pas d’homogénéisation des technologies et des produits, mais de fragmentation dû à la concurrence entre les systèmes nationaux autant qu’entre les entreprises transnationales. L’Asie, l’Afrique, les pays riches sont auscultés dans une perspective claire : concilier l’aide au développement et les contraintes écologiques mondiales. Dans la ligne d’un précédent ouvrage Le commerce des promesses, la partie la plus suggestive – et qui suscitera sans doute de vives discussions – touche les questions de la finance. Non seulement Pierre-Noël Giraud rappelle le rôle essentiel de la finance dans la répartition des risques économiques, mais il souligne la contrepartie positive de la finance globalisée où le métier de financeur et celui d’investisseur sur les marchés sont interconnectés : « La finance bancaire cloisonnée était certainement bien adaptée aux financements des grands oligopoles (…) la finance globale de marché est sans doute plus efficace pour financer les start-up innovantes. » (p. 132). La finance globalisée produit une instabilité qui a un coût, reconnaît l’auteur. Reste à préciser qui supporte ce coût et pour combien de temps.

Étienne Perrot
6 mai 2009
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