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La mondialisation de l’inégalité

François Bourguignon Seuil, Paris, 2012, 112 p., 11,80 €

Faut-il imputer à la mondialisation la longue évolution des inégalités ? Entre pays, celle-ci a permis de hisser 500 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté extrême d’un euro par jour. Au sein des nations, en revanche, elle a contribué à une augmentation de l’inégalité : baisse des rémunérations du travail peu qualifié, hausse des profits du capital et de la rémunération du travail très qualifié. Quels instruments restent-ils alors aux dirigeants de ces pays pour enrayer ces phénomènes de longue haleine ? La redistribution par l’impôt sur le travail touche ses limites dans les pays développés et l’imposition du capital se heurte à sa volatilité. La régulation des marchés financiers est plus prometteuse si l’on parvient à coordonner les politiques. Mais pour réduire l’écart abyssal entre un américain moyen et un somalien pauvre, on ne pourra se passer de l’aide au développement, publique ou privée, ni d’un encadrement des politiques protectionnistes des pays développés. Finalement ce sont surtout les politiques éducatives qui corrigent le fond du problème : promouvoir l’égalité des chances est peu efficace quand on gaspille les jeunes talents. Le lecteur appréciera le talent pédagogique du directeur de l’École d’économie de Paris et la hauteur de vue de l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale. Mais l’analyse reste classique. On regrettera par exemple le peu de pages consacrées aux contraintes énergétiques et écologiques qui nous contribuent à changer durablement les clés de la répartition des richesses.

Bertrand Hériard Dubreuil
18 mars 2013
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