Ouvrage précis, complet dans son domaine limité (la gouvernance), et qui ne prétend pas aux grandes synthèses. La gouvernance évoque à la fois le gouvernement, avec son pouvoir réglementaire, et la régulation, avec ses règles ouvertes à l’interprétation. D’origine libérale, la notion de gouvernance s’impose de plus en plus comme le moyen commode pour désigner l’ensemble des efforts de coordinations des pouvoirs affrontés dans le champ clos de la planète. Il y apparaît que l’altermondialisme est moins la réaction unanime à un phénomène massif et unifié, que la forme actuelle diversifiée d’une sensibilité qui craint avec raison l’effritement du pouvoir de coordination mondiale. Chemin faisant, les États apparaissent pour ce qu’ils sont : un élément indispensable de la régulation internationale. Cet élément souvent indispensable est imprévisible tellement sont contradictoires ses intérêts propres. D’où le paradoxe bien connu : le libre échange est défendu par les États dans les instances internationales et combattu dès qu’il s’agit de soutenir les champions nationaux sur les marchés mondiaux.