En 2012, près d’un Français sur quatre avait plus de 60 ans ; il y en aura un sur trois en 2035. Nous peinons à prendre la juste mesure de ce bouleversement. Renaud George, consultant dans les services d’aide aux personnes âgées, présente dans ce livre des voies pour favoriser le « bien vieillir » : « la faculté de chacun à vieillir en bonne santé mentale et physique, et donc à rester actif dans la société dans laquelle il vit ». L’auteur montre que le vieillissement de la population peut constituer un moteur de croissance non négligeable ; la question est en effet abordée sous son angle économique, même si le rôle majeur que tiennent et que tiendront les séniors dans la cohésion sociale est aussi relevé. S’il est justement souligné que les séniors ne constituent en rien une classe homogène, on s’étonne de l’absence de toute référence sérieuse quant aux inégalités sociales face à la vieillesse et à la fin de vie qui demeurent fortes en France. La complexité du système d’acteurs et la multiplicité des projets (des initiatives locales à la création de « gérontopôles ») concernant les séniors sont en revanche bien marquées, appelant une meilleure coordination et une volonté politique fortes. Si les départements sont les principaux porteurs de la « compétence vieillissement », Renaud George considère les villes – notamment parce que les problèmes liés au « bien vieillir » se posent en termes de proximité – comme les acteurs déterminants (d’où le sous-titre de son ouvrage). L’approche de ces territoires reste cependant quelque peu générale et l’« accueillance urbaine » proposée manque d’empirisme. L’aspect politique du vieillissement est également envisagé, ainsi que la notion de « pouvoir gris », qui tendrait à s’imposer de manière croissante. Les éclairages ponctuels, à partir de pays étrangers (Japon, Canada et Danemark notamment) offrent des contrepoints intéressants.