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La cause humaine. Du bon usage de la fin du monde

Patrick Viveret Les liens qui libèrent, Paris, 2012, 190 p., 16 €

Quand nombre d’ouvrages sur la crise plongent le lecteur dans le désarroi, Patrick Viveret a le mérite d’allier la lucidité de l’analyste à l’enthousiasme du bâtisseur – celui qui « pressent la germination créatrice même au cœur de l’épreuve » (p. 26). Le constat est lucide : « Quand le cœur d’une société réside dans l’économique [inédit] […], quand au cœur de l’économie se trouve l’organisation financière et [qu’en son] cœur […] résident l’euphorie et la panique, il n’est pas très étonnant que le système devienne profondément insoutenable. » Et l’enjeu n’est pas mince : « Rien moins que le salut de notre espèce » (p. 84). Aussi, le philosophe a-t-il choisi sa cause : « Libérer l’humanité de sa propre barbarie intérieure […] sa propension permanente à la rivalité et à la domination » (p. 89). Plutôt que de fonder le lien social sur l’intérêt, cette réduction de la passion humaine à un élément « prévisible, maîtrisable et quantifiable », il voit dans le bonheur, l’amour et le sens les aspirations humaines essentielles, et fait du désir une stratégie pour sortir du capitalisme de façon civilisée. Identifiant les lieux (monnaie sociale, bénéfice écologique, villes en transition…) qui font leur son leitmotiv, « soyons le changement que nous proposons » (p. 33), l’auteur invite à dépasser résolument l’instinct de possession pour nous tourner vers la joie de vivre. Un livre pour ne pas désespérer.

Jean Merckaert
25 octobre 2012
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