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L’État-providence en Europe. Performance et dumping social

Mathieu Lefebvre et Pierre Pestieau Rue d’Ulm, 2012, 76 p., 7,50 €

Livre sérieux et d’une grande rigueur scientifique, comme il convient aux recherches du Centre pour la recherche économique et ses applications (Cepremap). Utilisant les données d’Eurostat, les deux universitaires comparent les performances sociales des vingt-sept pays de l’Union européenne. Sont ainsi confrontés les indices de pauvreté (revenus inférieurs à 60% du revenu médian), d’inégalité (écart des revenus moyens des 20% les plus riches et des 20% les plus pauvres), le taux de chômage d’une durée de plus d’un an (rapporté à la population active), le décrochage des scolaires des 18-25 ans qui ne poursuivent pas d’études sans avoir pour autant dépassé le niveau du secondaire inférieur et, enfin, l’espérance de vie à la naissance. Sur la base des derniers chiffres disponibles (2010), quelques conclusions s’imposent aux chercheurs : la mondialisation n’a pas nui à la performance sociale des pays européens, l’extension de l’Europe de quinze membres à vingt-sept n’a pas diminué la performance sociale, la protection sociale des personnes âgées n’a pas souffert. Bref, le dumping social tant redouté ne se manifestait pas encore en 2010. Certes, il ne s’agit que de « performance » (les auteurs le soulignent fortement pour le déplorer), c’est-à-dire de comparaisons de chacun des pays par rapport au meilleur, et non pas d’efficacité, c’est-à-dire du rapport entre la performance et son coût (difficilement évaluable en l’état actuel des statistiques). C’est dommage, d’autant plus que les attaques contre la protection sociale s’appuient généralement non pas sur la performance, mais bien sur son coût, accusé de grever la compétitivité des pays européens.

Étienne Perrot
19 mars 2013
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