Voici un livre attachant, un rien mystérieux, comme le vrai sens à donner à son titre… Un peu désenchanté aussi, comme apparaît finalement l’auteur, tel Montaigne sur son cheval ! Que l’âge des Lumières ait marqué trop d’enthousiasme, certes. Mais la Déclaration universelle des droits de l’homme, que Voltaire n’aurait pas reniée, porte bien son nom, au-delà des inévitables hypocrisies. Que nos sociétés « avancées » soient utilement passées au scanner d’une approche ethnologique classique, repérant la force de stables fondations collectives archaïques, pourquoi pas. Mais l’incontestable hubris moderne à base technologique charrie aussi les forces d’une cohérence mondiale dans les douleurs de l’accouchement ! Que le champ de la recherche sociologique soit trop segmenté, au détriment d’une approche « culturelle » plus globalisante sans doute. Mais n’est-ce pas aussi qu’à tout moment donné, la diversité des outils disponibles ne prend véritablement sens que par l’élan qu’ils servent, à la recherche d’une synthèse ? Voici déjà trente cinq ans, Gregory Bateson parlait « d’écologie de l’esprit » : beau projet interculturel !