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Faut-il stopper la croissance ?

Jacques Lecaillon Salvator, 2007, 112 p., 16 €

Ce petit livre a le grand mérite d’allier la simplicité du propos avec la complexité de notre actualité économique et sociale. Une première partie survole les raisons qui justifient le qualificatif donné jadis à l’économie, de science triste ; c’était l’aube du capitalisme industriel où l’organisation de la maison (selon l’étymologie) avait cédé la place à la chrématistique, l’art de produire des richesses. Les limites physiques et écologiques de la production permettaient alors de pronostiquer une limite à la croissance. Les deux parties suivantes réintroduisent ce que l’économie classique avait exclu de l’économie, par vaine prétention scientifique : le partage des richesses qui ne va pas sans morale, ou, si le mot fait peur, sans solidarité à l’intérieur des pays et entre les nations. Chemin faisant, Jacques Lecaillon épingle le ressort caché des injustices économiques engendrées par le capitalisme contemporain : la recherche de rentes, privées ou publiques, c’est-à-dire l’accaparement de revenu qui doit tout à une situation stratégique favorable, et pas grand chose à la contribution de chacun à l’effort commun. L’auteur souligne avec pertinence combien cette stratégie qui éclaire les politiques mercantilistes menées par les Etats (sous couvert de son contraire, un libre échangisme proclamé) autant que les tactiques des firmes multinationales, font le lit de la corruption. Manière judicieuse de montrer qu’en économie, l’organisation institutionnelle tend la main à la morale.

Étienne Perrot
13 juin 2007
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