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Faillite somalienne et développement de la piraterie : enjeu géopolitique majeur dans l’Océan indien

Louis Retby Pradeau L’Harmattan, 2012, 162 p., 16,50 €

Sur deux sujets intimement liés, ce livre apporte des informations précieuses : « La piraterie maritime n’est rien d’autre qu’un symptôme de l’état de la Somalie et de l’échec des politiques internationales dans la région » (p. 20). N’ayant connu d’État qu’entre 1960 et 1991, les Somalis forment une société clanique, agricole à 20 % et pastorale à 70 %, dominée par des chefs de guerre et en proie aux luttes fratricides. La piraterie maritime, qui a pris de l’ampleur en 2005, fut d’abord une réaction de défense et de survie face au pillage des eaux somaliennes par les flottes étrangères. Aujourd’hui, elle est structurée autour de véritables entreprises usant de technologies de pointe. Sans motivation politique ou religieuse affichée, elle pourrait servir à financer les actions terroristes d’Al-Qaïda. L’auteur décrit son impact négatif sur le trafic maritime (coût croissant des assurances) et sur les pays riverains désertés par les investisseurs. Les lacunes du droit international paralysent les actions judiciaires contre les pirates, et les coalitions de marines de guerre s’avèrent peu performantes, laissant la place au recours à des sociétés privées mal contrôlées. Face à l’impuissance de la communauté internationale, la seule solution est la reconstruction d’un État somalien, un objectif encore très lointain...

Sylvain Urfer
7 décembre 2012
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