Ce document est le fruit de la réflexion d’un groupe réunissant à la fois des évêques et des experts, présidé par Mgr Stenger. Dans une première partie, il propose « une lecture chrétienne de la crise écologique », située sur le registre de l’anthropologie. Ce n’est pas tant sur les analyses et les propositions techniques qu’une parole d’Église est attendue, mais sur le « sens » de cette crise et sur l’invitation à modifier nos « modes de vie ». Le document invite à revisiter ces réalités anthropologiques fondamentales que sont nos rapports au temps, à l’espace et à l’autre. La démarche chrétienne valorise le long terme face au court terme, dit une espérance face au catastrophisme, invite à retrouver la contemplation face à l’accélération. La Bible aide à aborder les mutations nécessaires comme de véritables « conversions » : de la rivalité à l’alliance, de la force à la fragilité. Les fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église peuvent aider à repenser le développement, la gouvernance mondiale, le juste rapport à la nature (sans instrumentalisation, ni sacralisation). La deuxième partie développe des propositions que l’Église pourrait mettre en œuvre elle-même (dans les champs de la recherche théologique, de la formation, de la prière, des relations avec les acteurs de l’environnement, etc.). La troisième, sur un registre plus spirituel, invite à convertir nos rapports à la nature, à l’homme et à Dieu. Les nouvelles dimensions de la solidarité y sont soulignées : non seulement entre riches et pauvres, entre pays du « Nord » et du « Sud », mais aussi « entre générations présentes et générations futures ». Avant d’invoquer François d’Assise, le document conclut par la nécessité d’une conversion : « Il est temps d’associer à nouveau goût de vivre et sobriété, usage et respect, bonheur et simplicité ! ».

Conférence des évêques de France
Enjeux et défis écologiques pour l’avenir
Bayard/Cerf/Fleurus-Mame, 2012, 80 p., 3 €

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