À partir des matériaux d’enquête du sociologue Franck Lepage, ce livre met en perspective les relations entre la culture et la pratique de l’éducation populaire, notamment avec les contributions de chercheurs (le psychanalyste Roland Gori, la philosophe Marie-José Mondzain) et d’acteurs (Robin Renucci, Éric Favey de la Ligue de l’enseignement). Cette utopie, née au lendemain de la libération, proposait de donner, par des pratiques culturelles (théâtre, danse…), les moyens à tous les individus, quelle que soit leur classe, de se réaliser ensemble. Le livre revient sur la création du mouvement, dans une série d’entretiens avec les acteurs de l’époque, avant de s’arrêter longuement sur ce qui a freiné son ambition : la démocratisation culturelle. La politique a choisi de privilégier l’accès au plus grand nombre des grandes œuvres culturelles de l’humanité, plutôt que de développer la créativité de chacun. En une période où artistes, acteurs culturels, enseignants, travailleurs sociaux… s’interrogent sur les modes de transmission du savoir, de la pensée, de la culture aux générations futures, ce travail permet de revenir sur une histoire souvent méconnue. Malheureusement, l’ouvrage se cantonne à la seule dimension artistique de l’éducation populaire et fait assez peu référence aux autres formes du mouvement qui sont apparues dans le sport, l’animation socio-culturelle ou les mouvements altermondialistes comme Attac. À l’heure où un ministère d’Éducation populaire de plein exercice a été créé, cet ouvrage participe à renouveler l’ambition d’émancipation, de partage et d’action collective.

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