Poursuivant la recherche engagée dans de précédents ouvrages sur les rapports entre économie et société, Guy Roustang lance ici un cri d’alarme sur les dangers que la banalisation du marché fait courir à la démocratie. Ces menaces ne viennent pas « d’autres » (un pays, des entreprises, des individus), mais de nous-mêmes : dans notre modèle culturel dominé par l’économie, une sorte de léthargie nous gagne. Constat alarmiste, certes…, mais aussi invitation positive, optimiste, au réveil. On retrouvera, dans ce texte, une critique de l’emprise exercée par l’emploi sur nos esprits, un appel au développement d’une économie plurielle, qui fait de l’économie de marché un élément d’un ensemble plus vaste intégrant également l’économie non marchande publique, l’économie non monétaire et l’économie solidaire. « Réencastrer » (le mot revient souvent) l’économie dans le politique, telle est bien la perspective de ce livre qui expose avec grande clarté (et avec un engagement résolu) les éléments du débat actuel sur la place de l’économie dans la société.