6 mai 2012. Rien ne s’est passé comme prévu, le président sortant et le prétendant le plus sérieux sont défaits. C’est le candidat du Mouvement pour une réelle alternative citoyenne (le Mirac) qui l’emporte. Très vite, un gouvernement d’un nouveau genre se forme : un « altergouvernement ». C’est à cette fiction qu’ont souscrit les auteurs. La politique n’est pas leur métier : ils sont issus de la société civile. Des chercheurs, des dirigeants d’associations (Attac, Droit au logement, Sciences citoyennes…), présentent leur programme pour sortir du capitalisme. Chacun se glisse dans la peau d’un ministre et détaille les principes de son action. « L’alterministre » de la Justice, ex-présidente du Syndicat de la magistrature, annonce la création d’une juridiction de la protection sociale et l’abrogation des lois pénales portant atteinte aux principes énoncés par la Convention européenne des droits de l’homme. La « ministre de l’information » (productrice à France Culture) propose des semaines blanches sans radio, ni télé ni presse écrite : sans le bruit des médias. La ministre de la Santé, gynécologue, interdit les dépassements d’honoraires. Celle des Solidarités (du Centre de recherche et d’information pour le développement, le Crid), défend la mise en place d’un revenu maximal acceptable et d’un conseil interministériel des solidarités… Cet opus, qui balaye large, en irritera certains par son ton délibérément militant, d’autres par le cumul de propositions pas toujours étayées. Mais les auteurs ont le mérite de ne pas se complaire dans la dénonciation. Et entre transition énergétique, fin de la spéculation immobilière, « réenchantement » de la recherche fondamentale, une chose est sûre : avec un tel gouvernement, le chamboulement serait total.