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5 + 5=32. Feuille de route pour une Union méditerranéenne

Hubert Védrine Perrin, 2007, 214 p., 13,80 €

Sous ce titre énigmatique : 5 + 5=32, le Cercle des économistes envisage la coopération économique entre cinq pays du nord méditerranéen (Portugal, Espagne, France, Italie, Malte) et cinq pays de la côte sud (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye). Les cinq pays du Nord faisant partie de l’Union européenne à vingt-sept, l’entité ainsi visée comporterait donc trente-deux membres. Ni pronostic sur l’avenir du pourtour méditerranéen, ni programme d’intégration à l’Union européenne, ce livre résume des études qui mettent au jour les atouts et les difficultés d’une coopération économique régionale du pourtour de la Méditerranée. Cette coopération régionale trouverait intérêt à s’inspirer des exemples réussis du côté de l’Est de l’Europe en coordination avec l’Allemagne, ou bien encore en Amérique du Nord, où l’Alena semble avoir profité aux trois partenaires (Mexique, Etats-Unis, Canada). Les recherches reflétées par cet ouvrage montrent que peut être jouable une intégration verticale des économies du Sud méditerranéen, où l’investissement dans les pays du Sud trouverait sa valorisation dans les partenaires du Nord. En revanche semble moins prometteuse une intégration horizontale (qui articule l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception jusqu’à la valorisation sur le marché final), telle qu’elle se développe actuellement dans l’Est de l’Europe. Sont mises au jour les conditions qui permettraient aux transferts de l’épargne des migrants de contribuer au développement des pays d’origine ; est même évoquée l’hypothèse d’une banque euro-méditerranéenne centrée sur cet objectif. Les aspects démographiques sont bien sûr mis en valeur, sur la base d’un changement déjà perceptible dans l’arrière-fond sociologique et culturel des migrants : une meilleure formation dans les pays du Sud, le souci de maintenir une double nationalité, le constat d’un retour au pays (près de la moitié) au terme d’un séjour à l’étranger d’une durée de cinq à dix ans, incitent à rechercher des politiques migratoires de types nouveaux. Bref, sont ici présentées, sous une forme très simple, les conditions d’une coopération méditerranéenne dont l’Europe n’aurait pas à rougir.

Étienne Perrot
13 juin 2008
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