Coopaname incarne une alternative innovante au salariat. À travers l’histoire de ses membres, l’ouvrage explore les innovations juridiques, sociales et éthiques de ce modèle coopératif. Un témoignage sur la transformation sociale du travail et de sa pratique.

Ce court livre relate l’aventure sur vingt ans de Coopaname, racontée par l’un de ses ex-codirecteurs généraux. Il s’agit de l’emblématique Coopérative d’activités et d’emploi parisienne, dont ont été ou sont toujours membres 2 800 personnes qui poursuivent leur projet entrepreneurial autonome sous le couvert d’un contrat entrepreneur-salarié-associé avec la Société coopérative et participative. Les coopérateurs exercent tout type de métier, la coopérative se présentant comme une sorte « d’auberge espagnole du travail », un « terrain où s’entremêlent enjeux juridiques, sociaux, économiques et écologiques ».

Composé de vingt chapitres sur chacune des caractéristiques originales de cette forme de statut de travail, il nous permet de saisir la transformation sociale à l’œuvre dans cette forme particulière de l’économie sociale et solidaire : innovation juridique, rapport différent au pouvoir, communication basée sur la confiance et le respect, éthique de la fragilité et de la délibération, liberté des projets professionnels, déconnexion du travail et de l’emploi, gestion du temps et des conflits, protection sociale et socialisation des risques, etc.

Il s’agit d’une aventure passionnante, faisant réfléchir à un avenir différent de l’entreprise, du travail et du salariat. Coopérer est un projet de transformation sociale autant qu’un projet politique. Il s’agit bien « d’imaginer un post-capitalisme désirable où la coopération aura déboulonné le management [...] où les mots émancipation, commun, démocratie » changeront les pratiques du travail. L’histoire de Coopaname montre que l’utopie peut se construire et qu’en tout cas elle « aura essayé de faire évoluer les imaginaires ».