En invoquant la décroissance, Timothée Parrique prône le développement d’un nouveau modèle économique délesté de la seule logique marchande. En résumé, affranchi du PIB.

Qu’est-ce que la décroissance ? Une idée simple pour répondre au problème de l’adéquation de notre modèle économique aux conditions sociales et environnementales dont il dépend. Son objectif : élargir le spectre de notre vision économique et permettre le déploiement des moyens intellectuels et pratiques d’une alternative à la croissance,  ce totem des sociétés modernes ».

Hérétique ou hétérodoxe, le concept de décroissance apparaît en France dans les années 1970. Il se popularise dans les années 2000 en s’associant au concept de « post-croissance », puis acquiert une reconnaissance internationale sous son appellation anglaise « degrowth ». Il est le fruit d’une convergence entre une critique de la croissance et un besoin de radicalité intellectuelle et pratique grandissante à mesure que se confirme le dépassement des limites écologiques.

Comme le souligne Timothée Parrique, la décroissance naît du « rejet » de la croissance et dessine les contours du « trajet » pour atteindre le « projet » de la post-croissance. Le développement de cette notion – qui n’a pas, lui, vocation à être infini ! –, son expérience internationale, son refus de l’ordre établi, tout dans sa jeune existence en font un concept qu’il serait bien incongru de comparer au « modèle amish » raillé par le président Emmanuel Macron. Or de quelle rationalité se réclame la décroissance ? Une économie saine peut-elle vraiment décroître ?

Tout d’abord, la décroissance n’est qu’un chemin vers une économie écologique. Ensuite, la décroissance n’est pas la récession. Enfin, une économie de croissance infinie n’est pas