Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Georges Guérin et la JOC Tous fondateurs !

Collectif Actes du colloque des 5 et 6 octobre 2019 à Toul, 202 p., 2022, 15 €.

Cet ouvrage reprend les interventions du colloque autour de la figure du fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) en France, le Père Georges Guérin (1891-1972), colloque qui a eu lieu à Toul en octobre 2019. La préface du livre est une réflexion approfondie de Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers, sur l’importance de la JOC pour l’Église. Dès sa création en 1926, la JOC et sa branche féminine, la JOCF, se sont définies comme un mouvement missionnaire. Il s’agissait pour l’Église de rencontrer la jeunesse ouvrière. Pour cela, la JOC a inventé une pédagogie d’inculturation, le « voir, juger et agir ». « Ce travail d’“éducation populaire” est aujourd’hui une urgence. » écrit Mgr Rouet.

Les lecteurs désirant mieux connaître l’histoire de la JOC en France trouveront des éléments intéressants dans les articles de Claire Van Leeuw, Étienne Thévenin, Stefan Gigacz, Bruno Duriez, Paul Lelu et Pierre Toussenot, chercheurs et historiens. On y apprendra l’influence de Josef Cardijn, fondateur de la JOC en Belgique, sur les intuitions du Père Guérin. Mais également l’importance et la vitalité du réseau jociste mondial lors du Concile Vatican II, ainsi que les liens tissés entre la JOC et les syndicats chrétiens. Le mouvement jociste a eu une influence majeure sur l’engagement de l’Église auprès des classes ouvrières et précaires.

La JOC a eu une influence majeure sur l’engagement de l’Église auprès des classes ouvrières et précaires.

La seconde partie du livre est composée de témoignages d’anciens et de jeunes jocistes, ainsi que de proches du Père Guérin. Ces récits soulignent les fruits de cette éducation à l’engagement que propose la JOC. Arrivés souvent timides et jeunes dans le mouvement, le ou la jociste apprend la confiance en soi, dans les autres et le goût de l’engagement pour changer le monde. On les retrouve alors ici ou là comme chefs de famille, responsables syndicalistes ou politiques, animateurs ecclésiaux, leaders de changement. La joie reçue lorsqu’on se donne transparaît dans ces textes écrits à la première personne.

L’ouvrage se termine par un exposé très inspirant sur l’actualité de l’éducation populaire par Karim Mahmoud-Vintam, délégué général des Cités d’Or. Il revient sur les cinq principes définissant l’éducation populaire, ainsi que la crise actuelle des institutions de transmission, les « 7P » : père, prêtre, professeur, patron, parti, prince et patrie.

Face à ces enjeux, l’éducation populaire propose des compétences humaines et civiques fondamentales, en vue de développer le pouvoir d’agir de chacun d’entre nous. Ces outils pédagogiques ne sont rien sans le sens qui les irrigue, à savoir « la façon dont j’incarne tout cela dans mes choix quotidiens ». Comme l’écrit l’auteur : « Amener chacun à accomplir les promesses qu’il porte en soi et à faire sa part, amener chacun à trouver et accomplir ses talents, telle est pour moi la beauté et la grandeur d’une éducation populaire et démocratique. » Un livre à conseiller aux amoureux de l’engagement et de la vie de foi.

Marcel Rémon
17 mars 2023
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules