Reece Jones est un géographe américain, enseignant à l’Université de Hawaï, et dont les publications traitent surtout de la question des frontières, le dernier en date défendant la liberté de circulation (Open Borders. In Defense of Free Movement, 2019).

Dans cet ouvrage, l’auteur documente de manière précise le fait que quarante mille personnes sont fortes en tentant de franchir les frontières internationales, dans la dernière décennie. Non seulement documente, mais aussi fournit une analyse exhaustive des raisons et des enjeux de ces morts inacceptables. En visitant tout d’abord deux lieux particulièrement significatifs : l’Union Européenne – frontière la plus meurtrière au monde – et la longue ligne entre États-Unis et le Mexique – une zone militarisée en expansion. Les chapitres analysent ensuite les dimensions globales de la gestion des frontières.

Les politiques des États visent à contenir les populations et à contrôler l’accès aux ressources, en tirant parti de réglementations sociales et environnementales laxistes. Jones recense les milliards de dollars dépensés dans des projets de sécurité frontalière, et étudie les conséquences pour les populations migrantes. Même si, finalement, les États et les frontières sont une réalité enracinée dans notre culture et qui nous façonne, l’auteur plaide pour la reconnaissance d’un droit aussi fondamental que notre condition de sédentarité : le droit universel de circuler.

Avec la suggestion suivante : « Je suggère que la meilleure façon de répondre aux inégalités du régime frontalier mondial (…) est de supprimer les restrictions relatives à la circulation concernant les travailleurs et de supprimer les barrières de la souveraineté nationale concernant les organismes de réglementation. »