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Petit manuel de justice climatique à l’usage des citoyens

James Boyce Les Liens qui Libèrent, 2020,144 p., 14.50 €

Tous les économistes, le fait est rare, s’accordent sur la nécessité de devoir donner un prix au carbone pour en limiter les émissions : il s’agit d’une mesure incontournable pour changer nos habitudes. Mais la crise des Gilets jaunes a entraîné l’arrêt brutal de la taxe carbone en France et il y a fort à parier que les gouvernements témoigneront à l’avenir de la plus grande frilosité pour revenir sur le sujet.

James Kenneth Boyce tente ici de réconcilier les citoyens et la réflexion économique sur le climat. D’une part, il explique les enjeux simplement, avec une grande pédagogie. D’autre part, il intègre la question sociale à la question écologique. Il passe rapidement sur la question très globale du climat afin de se concentrer sur les effets bénéfiques immédiats d’un prix donné au carbone : réduire la mortalité liée à la pollution et créer des emplois. Il répond ensuite aux questions que l’on peut se poser quand on réfléchit par soi-même au sujet : quelle est la différence entre la taxe carbone et le droit à polluer ? Pourquoi ne pas interdire tout simplement les émissions de CO2 ? Faut-il taxer les sources d’énergie ou les produits que l’on consomme ?

Enfin, l’auteur propose un mécanisme de redistribution de la taxe carbone : un chèque dont la valeur serait identique pour tous les citoyens. Les plus gros pollueurs auraient ainsi un malus quand les plus faibles bénéficieraient d’un bonus ; les citoyens les plus riches, qui consomment et émettent davantage, seraient relativement plus taxés que les plus pauvres. Ce faisant, l’auteur laisse de côté la question géographique avancée par le Conseil d’analyse économique (CAE) dans sa note « Pour le climat : une taxe juste, pas juste une taxe », pour qui le produit de la taxe doit être redistribué sous forme de transferts aux ménages en fonction de leur revenu et de leur localisation. Cela afin de favoriser les habitants des communes rurales et des petites aires urbaines, plus dépendants des énergies fossiles que les autres. Ce mécanisme risque toutefois de complexifier la définition de la taxe carbone et de la rendre plus contestable. À l’inverse, la proposition de Boyce est simple, ces effets redistributifs sont clairs, compréhensibles et donc discutables par tous.

Un livre à mettre entre les mains de tout citoyen qui veut comprendre les enjeux climatiques et pouvoir débattre de ces sujets !

Marc Pourroy
9 octobre 2020
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