Les communs, un nouveau regard sur l’économie sociale et solidaire ?
Cyrille Ferraton et Delphine Vallade (dir.) Presses Universitaires de la Méditerranée, 2019, 254 p., 24 €Nombreux sont celles et ceux qui aspirent à de profonds changements dans l’organisation socio-économique de notre monde. Comment penser un monde commun et partagé qui ne soit pas dominé par le marché ? Quels seraient ces « petits éléments différenciants », tels des virus informatiques, que nous pourrions introduire dans la machine globalisée pour la faire progressivement dérailler et sortir, par exemple, de la spéculation sur les matières premières alimentaires ou les médicaments ? Depuis une dizaine d’années, avec l’obtention du prix Nobel d’économie par Elinor Ostrom et Oliver Williamson pour leur travail sur la gouvernance économique, nous entendons de plus en plus parler de ces « communs » qui ne sont la propriété de personne mais dont chacun peut bénéficier (de l’eau à Wikipédia, en passant par les logiciels libres et certaines revues scientifiques) et qui renvoient plus largement à l’ensemble des pratiques sociales qui ne sont pas fondées sur une logique de propriété individuelle, mais de mise en partage. Les vingt-deux chercheurs de cet ouvrage collectif interrogent, avec de nombreux exemples à l’appui, ce que les communs font à l’économie sociale et solidaire et à la façon dont nous organisons la coexistence au sein de l’étendue terrestre. Ils articulent les registres économique, politique et social, venant susciter de la créativité chez le lecteur pour penser les modalités d’émergence d’un monde caractérisé par son habitabilité et son hospitalité.
15 août 2020