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Sauver la beauté du monde

Jean-Claude Guillebaud L’iconoclaste, 2019, 305 p., 17 €

Ancien grand reporter familier des terrains de guerre, Jean-Claude Guillebaud s’attache, depuis une vingtaine d’années, au décryptage des « désarrois » de nos sociétés contemporaines. Son dernier ouvrage, Sauver la beauté du monde, s’éloigne pourtant des brillantes synthèses auxquelles il nous avait habitués. C’est en effet à une réflexion plus intime qu’il nous convie. Dépoussiérant le célèbre aphorisme prêté à Dostoïevski, « La beauté sauvera le monde », l’auteur incite à sauver la beauté elle-même. Face à la menace d’un effondrement planétaire (écologique, économique, social…), il s’agit de changer non pas tant de braquet que de levier. Jean-Claude Guillebaud prend ainsi ses distances avec notre époque comptable et s’inquiète d’un excès de mesure, au double sens du terme. Les rapports chiffrés, aussi crédibles soient-ils, ne suffiront pas à mobiliser les Terriens. Il faut dès à présent changer les regards, solliciter nos émotions, réapprendre à nous émerveiller. « Chaque émerveillement me remet debout sur mes jambes, heureux d’être vivant », confie l’auteur, qui a choisi de vivre entre la Charente et Paris. D’une plume alerte, il témoigne de la magnificence de cette « vie sauvage », contemplée depuis son observatoire charentais : un vol de grues, une portée de marcassins, le retour des libellules… Des grottes de Lascaux aux cathédrales, il célèbre la soif de beauté, la vraie qui ne se marchande pas, mais nous fait advenir à notre humanité.

Aurélie Carton
17 février 2020
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