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Réfugiés, sujets d’une histoire globale

Aline Angoustures et Dzovinar Kévonian Presses Universitaires de Rennes, 2019, 218 p., 25 €

Si le caractère multifactoriel des migrations forcées est largement étudié par les chercheurs, il n’est pas vraiment reconnu par les politiques, même s’ils ne l’ignorent pas. La protection des réfugiés est certes institutionnalisée, mais le droit international des migrations ne possède pas de normes contraignantes qui assureraient une entraide entre les États et obligeraient à construire une gouvernance globale, au moins régionale, des mouvements migratoires. Il convient alors de mieux comprendre une histoire longue des migrations et de l’asile, dimension pour laquelle les refugee studies témoignent d’un net déficit. C’est à cette tâche que se consacre ce numéro de la revue Monde(s). Et ce à quoi obéissent les contributions réunies ici : l’accueil des réfugiés en Europe au XIXe siècle, l’évolution des narratifs sur les réfugiés en Australie, une intéressante analyse des critères de la politique des réfugiés au Kenya, l’histoire des étudiants réfugiés au XXe siècle ou celle de la documentation sur les pays d’origine à l’Ofpra. Des constantes sont à reconnaître, comme le fait que le concept du réfugié mis en pratique par les juges de l’asile reste fixé sur la figure du réfugié dissident du XXe siècle. On comprend dès lors le titre choisi : les réfugiés sont les sujets d’une histoire globale, en ce sens que les mouvements migratoires, les politiques qui les encadrent, ont une histoire. La question n’est pas de savoir si, mais comment les réfugiés peuvent devenir sujets dans l’histoire globale des migrations.

Jean-Marie Carrière
8 novembre 2019
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