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La révolte fiscale L’impôt : histoire, théories et avatars

Victor Fouquet et Jean-Baptiste Noé Calmann-Lévy, 2019, 220 p., 18 €

À l’origine un mécontentement contre la hausse de la taxe sur les carburants, le mouvement des « gilets jaunes » a rouvert le débat sur l’utilité de l’impôt, sa vertu et sa légitimité. Cette question économique, au fondement de toute société, n’a en réalité jamais cessé de définir ce qui fait ou non démocratie. Charles Ier d’Angleterre (1600-1649) l’a payé de sa vie : en plein règne, en 1640, il augmente l’impôt, l’Angleterre ayant besoin d’argent pour mener ses guerres en Europe. Une révolte fiscale tourne en révolution et il est décapité. Autre exemple marquant : en 1789, la Révolution force en France le début d’une nouvelle ère, inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. » Le texte permettra de répartir l’impôt selon un principe plus équitable. Mais qu’est-ce qui permet de dire qu’un impôt est équitable ? La perception des taxes d’un État, nous dit l’auteur, se mesure au bien-fondé de la dépense publique. En 2017, les dépenses intérieures d’éducation ont atteint en France 154,6 milliards d’euros, soit 6,7 % du PIB. La dépense moyenne pour un élève ou un étudiant est de 8 690 euros. Leviers pour une société mieux éduquée, mieux soignée ou plus mobile, l’enjeu principal de l’impôt se trouve dans sa transparence. Combien de fonds publics sont récoltés et de quelle façon sont-ils utilisés ? Pour un débat renouvelé sur le sujet, Victor Fouquet et Jean-Baptiste Noé invitent à « réhabiliter le référendum fiscal ». En permettant aux citoyens de participer directement à la prise de décision, la fiscalité ferait alors du consentement un principe non pas mécanique, mais interrogé à l’aune du bien public. 

Lucile Leclair
16 septembre 2019
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