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Écospiritualité. Réenchanter notre relation à la nature

Michel Maxime Egger Jouvence éditions, 2018, 117 p., 6,90 €

Michel Maxime Egger est à la fois sociologue et « écothéologien ». Il propose dans cet ouvrage court et didactique – la lecture est rythmée d’encadrés (à retenir, à la loupe, définitions, petits plus…) – une introduction à l’écospiritualité. Elle touchera aussi bien les militants écologistes sensibles à une ouverture de leurs combats que les personnes déjà engagées dans une dynamique spirituelle qu’elles souhaitent plus en lien avec leur environnement. Pour l’auteur, « il ne s’agit pas simplement d’ajouter une couche spirituelle à l’engagement écologique ou de verdir un cheminement spirituel, mais de comprendre qu’écologie et spiritualité forment un tout ». Un des principaux intérêts du livre est d’être nourri de nombreuses traditions spirituelles, autant celles issues des religions du Livre (Michel Maxime Egger est orthodoxe), que de religions plus orientales (bouddhisme, taoïsme, hindouisme…) ou des croyances des peuples premiers. De cet éclectisme ressort un cheminement cohérent que chaque lecteur pourra creuser grâce à de nombreuses références. Partant de toutes ces traditions, il ne s’agit pas de diviniser la nature, mais de « lui redonner son mystère, source de respect ». Non pas de « prôner une nouvelle religion de la nature, mais de proposer une troisième voie : Dieu est en tout, tout est en Dieu ». La nature est un lieu à (re)sacraliser, « d’une manière non pas ‘absolue’ – par essence – mais ‘relative’, du fait de sa relation à Dieu ». La relation (aux autres, à la nature, à Dieu, à soi…) est au cœur de cette écospiritualité. Le dernier chapitre ouvre sur la dimension politique. « Gare aux pièges d’une spiritualité qui, reliée au divin et à la nature, serait coupée de la société et du quotidien ! » L’enjeu est bien de nourrir les engagements quotidiens par un ancrage dans le sacré et des postures intérieures, et inversement. Aussi bien, Michel Maxime Egger propose une figure originale : celle du méditant-militant, « une figure qui incarne ce nouveau mode d’engagement écocitoyen, joyeux et non sacrificiel ». À méditer.

Martin Monti-Lalaubie
4 octobre 2018
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