Ce livre pédagogique présente les différentes facettes du lien entre les inégalités sociales et les questions environnementales. Il n’est pas évident de mesurer les inégalités, entre personnes ou entre pays. Qui comprend ce que signifie parler de l’indice de Gini, de celui de Theil ou des quantiles ? Il ne suffit pas d’énoncer que les 1 % les plus riches aux États-Unis possèdent 20 % du revenu national, encore faut-il expliquer la tension qu’induit cette répartition de la pauvreté et des dégâts écologiques. Car les plus riches pourraient jouer un rôle d’aspirateur ou d’ascenseur social, ou œuvrer pour un monde durable. Pour guider le lecteur, Lucas Chancel annote les graphiques des indicateurs d’inégalités d’exemples de lecture, permettant ainsi de s’approprier les chiffres et de comparer la situation française avec celle d’autres pays, mais aussi d’autres époques. La première partie de l’ouvrage montre comment l’accroissement des inégalités nous conduit vers un monde insoutenable. La deuxième revient sur le cercle vicieux entre inégalités sociales et environnementales. Pour les nations, la question devient : comment aborder la responsabilité environnementale des pays, qu’ils soient riches, émergents ou pauvres ? Mais les nations sont-elles le bon cadre de référence pour tenir compte de la diversité des modes de vie à l’intérieur de chaque pays ? La troisième partie est un plaidoyer pour des politiques respectueuses de l’environnement, à tous les niveaux (local, national et international), et en faveur d’une plus grande égalité sociale. « La bonne nouvelle est que cette hausse [des inégalités]  ̶  variable selon les pays  ̶  est due à un ensemble de politiques (ou à une absence de politiques) fiscales, sociales, commerciales et éducatives : il est donc possible de mener aujourd’hui d’autres politiques pour renverser la tendance ».