Mobilités et soutenabilité du développement
Jean Brot (dir.), Hubert Gérardin (dir.) et Thierry Montalieu (dir.) Karthala, 2017, 350 p., 27 €Cet ouvrage regroupe des textes issus des 28e journées de l’Association Tiers-monde sur le développement, en juin 2012, à l’Université d’Orléans. Les délais nécessaires pour publier un ouvrage collectif de cette ampleur sont un réel handicap : depuis 2012, la Cop 21 a eu lieu, la réalité du changement climatique est devenue encore plus tangible et de nombreuses initiatives ont vu le jour. Reste que la richesse et la diversité disciplinaire des contributions font de ce livre un instrument de travail fort utile. Son thème principal est une interrogation sur « l’équilibre à trouver entre mondialisation, mobilités et proximité pour assurer la durabilité du développement économique ». Cette question cruciale, plus large que celle des impacts écologiques et sociaux des traités commerciaux comme le futur Tafta (« Transatlantic free trade area »), est traitée en profondeur dans la première partie, à travers des contributions portant sur le tourisme, l’agriculture et l’énergie. Les deux autres parties de Mobilités et soutenabilité du développement sont consacrées respectivement à la question de la convergence (convergence ou divergence des économies dans la mondialisation, impact d’innovations telles que l’économie de la fonctionnalité sur la division internationale du travail, impact du changement climatique sur la croissance en Afrique centrale…) et sur la problématique de la soutenabilité sociale du développement. Par-delà la diversité des éclairages, l’intérêt de l’ouvrage est de montrer que, si la mondialisation s’effectue aujourd’hui dans des conditions problématiques du point de vue écologique et social, la nécessaire relocalisation du développement (notamment dans le domaine agricole) doit être conciliée avec une double exigence de mobilité individuelle (à différentes échelles géographiques) et d’ouverture des économies sur le monde.
23 octobre 2018