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Se défendre. Une philosophie de la violence

Elsa Dorlin La Découverte, 2017, 200 p., 18 €

Elsa Dorlin examine, à partir d’histoires d’oppression (des esclaves, des juifs du ghetto de Varsovie, des femmes, des Noirs), différents processus où les formes de résistance légitime ont été annihilées : interdiction de port d’armes pour les esclaves, décrédibilisation des luttes féministes, assujettissement de classes sociales… Elles le sont encore, notamment aux États-Unis quand de jeunes Noirs se font assassiner sans autre raison que la peur projetée sur eux par leurs tortionnaires. La philosophe montre comment les tentatives de défense, souvent sous forme violente et parfois éduquées (comme des techniques de combat), ont été interprétées. Cet ouvrage très documenté, aux accents foucaldiens, nous amène à repenser la philosophie politique pour laquelle la violence étatique n’admet pas de répondant : l’autodéfense incarne souvent une politique du corps qui est, parfois, le seul moyen possible de revendiquer son droit d’exister.

Alice Corbet
17 juin 2018
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