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Le mensonge de la finance. Les mathématiques, le signal-prix et la planète

Nicolas Bouleau Les Éditions de l’Atelier, 2018, 224 p., 20 €

L'usage des mathématiques financières s'est développé de manière exponentielle depuis plusieurs décennies. Un développement qui est allé de pair avec une financiarisation progressive de notre société. Ainsi, en comprendre les ressorts est en passe de devenir une nécessité pour qui veut comprendre le monde tel qu'il est. En ce sens, l'essai rédigé par Nicolas Bouleau est d'un intérêt brûlant. L'auteur est à la fois un théoricien des mathématiques et un observateur du milieu financier. L'ouvrage s'articule autour d'une réflexion principale : les mathématiques financières sont devenues tellement sophistiquées qu'elles ont fait disparaître un indicateur économique fondamental, le signal-prix.
En salle de marché, les traders n'ont qu'un intérêt : voir augmenter la volatilité pour cacher les informations qu'ils possèdent et en tirer profit. Si cette cupidité nous vient de très loin, la nouveauté vient des produits dérivés qui sont dans leurs mains, devenus tellement puissants qu'ils ont démultiplié cette volatilité naturelle, noyant ainsi le signal-prix, qui permettait aux investisseurs de prendre des positions de long terme sur le marché.
Dans ce contexte, le propos de l'auteur se veut double : pédagogique, pour aider le lecteur à comprendre la révolution copernicienne qui a eu lieu dans le monde financier, et critique, pour pallier les défauts des mécanismes financiers. Or, si le propos pédagogique est percutant, les réflexions critiques sont plus attendues et laissent une impression mitigée. Le reste du livre n’en demeure pas moins d'un indéniable intérêt.

Matthieu Cassou-Mounat
13 juin 2018
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