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L’anthropocène contre l’histoire. Le réchauffement climatique à l’ère du capital

Andreas Malm La fabrique éditions, 2017, 250 p., 15 €

Si le concept d’anthropocène est aujourd’hui largement admis pour qualifier l’ère géologique dans laquelle nous vivons, ni la borne d’entrée historique ni les raisons qui poussent à souligner le caractère anthropogène des bouleversements climatiques et géologiques, ne font l’unanimité. Certains font remonter l’entrée dans l’anthropocène à l’invention du feu, d’autres à celle de l’agriculture; l’humanité aurait ainsi été prédisposée à jouer avec une mèche incendiaire, qui se nourrira plus tard de combustibles fossiles. D’autres scientifiques (comme Paul Josef Crutzen) situent son origine à l’invention de la machine à vapeur : par l’inauguration d’un nouveau mode de production énergétique, détaché des contingences géographiques et temporelles inhérentes aux énergies renouvelables, elle a contribué à l’essor d’une nouvelle économie de marché.

Andreas Malm s’interroge donc sur la pertinence de tracer une continuité anthropologique depuis les origines du feu jusqu’à l’économie fossile de ce dernier siècle. L’historiographie traditionnelle est elle-même politique, dans la mesure où ses interprétations relèvent de choix idéologiques qui dépassent parfois les données de l’histoire. Synthèse de plusieurs articles publiés dans des revues différentes, le présent ouvrage appelle ainsi à un renouvellement de l’étude historiographique des énergies fossiles mais aussi à une critique du concept d’anthropocène tel qu’il a été défendu jusqu’à présent.

Émeline Baudet
4 décembre 2017
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