Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Déprogrammer l’obsolescence

Thierry Libaert Les petits matins / Institut Veblen, 2017, 86 p., 10 €

L’obsolescence programmée, « organisée » ou « planifiée », a depuis 2015 une réalité législative en France à travers la loi relative à la transition énergétique. Le concept, lui, existe depuis un siècle. Ce livre, issu d’une note du think tank La Fabrique écologique, permet de l’appréhender avec clarté et concision. Il montre comment, loin de se réduire à la caricature d’un acte malveillant du constructeur, l’obsolescence programmée – « réduction planifiée de la durée de vie des produits » – fait véritablement système. Il rappelle aussi que les personnes les plus fragiles en subissent les conséquences les plus lourdes, qu’elles soient économiques (surendettement notamment) ou écologiques (exposition aux pollutions). Les solutions à apporter doivent dès lors être systémiques, avec le développement d’une économie circulaire et collaborative, entre écoconception des produits en amont et recyclage en aval. Mais une telle mutation nécessite de compléter le cadre normatif, de mettre en cohérence différentes politiques publiques et d’associer réellement les différents acteurs, notamment les consommateurs. L’éclairage européen, de même que l’insistance sur l’importance du secteur de la réparation, sont particulièrement bienvenus. Trois recommandations sont émises pour les produits : garantir l’effectivité de leur réparabilité, prendre en compte l’intensité d’usage et la durée de vie dans leur prix (via les éco-contributions ou éco-participations...), afficher leur durée de vie. Au-delà, c’est bien notre rapport au monde et aux objets eux-mêmes que l’obsolescence programmée questionne. Des assises nationales de la consommation durable, suggérées ici, permettraient-elles d’en prendre conscience collectivement ?

Jean Vettraino
15 novembre 2017
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules