Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie
Jean-Marc Jancovici Odile Jacob, 2017 [2015], 196 p., 8,90 €Comme dans ses précédents essais, Jean-Marc Jancovici met un style alerte et un sens de l’humour, parfois jusqu’à l’acerbe, au service du traitement des enjeux climatiques et énergétiques. Dans cet essai qui sort cette année en poche, l’auteur nous replace utilement devant l’ampleur des défis à relever et l’urgence d’agir. Prenant la question de l’énergie comme clé de voûte de son ouvrage, il revient sur ses liens avec les enjeux climatiques, mais analyse plus largement l’interdépendance entre la production pétrolière et nos systèmes politiques, économiques et sociaux. Alors que la lutte contre le changement climatique impose de se désintoxiquer de cette source d’énergie, sa démonstration a quelque chose de vertigineux… Il fait cependant la part belle à la question du nucléaire, dont il est un défenseur de longue date. Que l’on partage ou non sa position, on doit reconnaître que son discours est étayé, mettant en évidence un traitement médiatique souvent orienté. Cet essai donne en tout cas le goût de l’action. Mais on regrettera la rareté des références et des éléments bibliographiques, qui ne facilitent pas l’investigation personnelle ni l’analyse critique de données qui viennent contredire les positions d’organisations comme l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ou l’association Negawatt. Au-delà de la question du nucléaire, Jean-Marc Jancovici rejoint le chœur des acteurs de la transition énergétique en prônant avant tout la fin des énergies fossiles et la sobriété énergétique. Pour atteindre ces objectifs qui impliquent des révolutions de mode de vie, l’impôt et la puissance publique ont un rôle essentiel à jouer.
17 novembre 2017