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Lettre à G. André Gorz en héritage

Christophe Fourel Le Bord de l’eau, 2017, 140 p., 14 €

Ce livre s’ouvre et se ferme sur la fameuse « Lettre à D. », lettre d’amour écrite par André Gorz (1923-2007) à sa femme Dorine, pour en écrire une autre personnelle et poignante. Christophe Fourel, ami et exécuteur testamentaire du philosophe, poursuit un travail entamé depuis dix ans : diffuser l’œuvre de ce dernier le plus largement possible, une œuvre sur laquelle il a déjà écrit et dirigé plusieurs ouvrages. « En choisissant le registre de l’intimité, c’est l’homme que tu as été que j’interpelle, celui que j’ai connu et aimé. Et pas (seulement) le théoricien. » De leur première rencontre en 1987 (lors d’une réunion organisée par la revue Projet !), à l’irruption dans le débat du revenu universel porté, entre autres, par Benoît Hamon à partir de 2016 (André Gorz parlait, lui, de « revenu d’existence ») ; de la parution en 1958 du roman Le traître (préfacé par Sartre), à la constitution du fonds d’archives à l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) en 2012, Christophe Fourel revient sur plusieurs moments marquants. Il évoque aussi la singulière activité journalistique d’André Gorz, sous le pseudonyme de Michel Bosquet. L’auteur esquisse en creux un propos politique, mettant en avant l’importance de la société civile – on y retrouve Pierre Rabhi, le pape François et Naomi Klein… – et la nécessité du convivialisme. Un abrégé du manifeste convivialiste est d’ailleurs annexé à la lettre. Écrire à un mort n’est pas si fréquent. L’auteur, en refusant de s’enfermer dans un travail de deuil, souhaite offrir à André Gorz, avec modestie, « une nouvelle présence ».

Émilie Reclus
30 octobre 2017
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