En 1994, Pierre de Zutter publiait Des histoires, des savoirs, des hommes : l’expérience est un capital. Le livre de méthodologie Capitaliser son expérience : un atout pour les organisations poursuit, après d’autres, cette réflexion. Elle s’ancre ici dans une longue pratique d’accompagnement des acteurs du développement local en France (Cap Rural), dans les pays du Sud (Ciedel) et dans d’autres sources (l’éducation populaire d’Oscar Jara, la théorie du management par la connaissance…). On peut entendre la capitalisation des expériences au sens propre : « Transformer un flux d’actions menées en différents temps et en différents lieux en un stock de connaissances à disposition des uns et des autres ». Le langage se veut simple et accessible, avec un effort de synthèse réussi. L’ouvrage est bien structuré : le sens de la capitalisation, sa mise en pratique, la place qu’elle peut occuper dans les organisations. La capitalisation est devenue un mot totem dans le milieu du développement depuis une dizaine d’années. Elle est présentée ici avant tout comme une démarche, recouvrant un processus d’apprentissage, individuel ou collectif, basé sur des expériences et un partage de cet apprentissage. Elle se distingue de l’évaluation ou du guide des bonnes pratiques. Tournée vers l’avenir, elle participe pleinement d’une dynamique apprenante qui se met en place dans beaucoup d’organisations, de plus en plus conscientes du « risque d’une perte phénoménale des expériences et des savoir-faire ». Des exemples concrets et des outils (une grille d’identification des savoir-faire, l’élaboration d’un plan d’action annuel…) sont proposés. À lire par ceux qui souhaitent réfléchir à leurs pratiques et en améliorer l’efficacité… et à mettre en pratique !