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Un monde d’inégalités. L’état du monde 2016

Bertrand Badie et Dominique Vidal La Découverte, 2015, 250 p., 19 €

Pour 2016, L’état du monde des éditions de La Découverte retient le thème des inégalités. De qualité souvent variable, les livres collectifs peuvent offrir de superbes pépites. Parmi les plus précieuses, celle signée Gaël Giraud, au titre certes banal : « Le diagnostic et les solutions des économistes ». Le mythe du succès de la Banque mondiale dans la lutte contre la pauvreté, dont se gargarisent les innombrables rencontres internationales, est mis à bas en quelques pages. Soulignant l’absurdité des seuils définissant la pauvreté et l’extrême pauvreté, les illusions de la croissance et les risques environnementaux qui y sont liés, l’auteur montre que seul le volontarisme chinois a significativement réduit la pauvreté. Et les inégalités iront en grandissant dans le monde si les modèles qui ont produit la prospérité du Nord ne sont pas transformés en profondeur. Autre contribution notable : « Israël, meilleur élève de la classe libérale », où Dominique Vidal fait un tableau saisissant du désastre social dans ce pays. En revanche, d’autres posent davantage question comment, par exemple, ne pas regretter les approximations d’Élise Huillery dans : « Esclavage, colonisation : quand l’histoire laisse des traces » ? Attribuer l’origine des inégalités africaines à l’esclavage (réduite ici à la traite négrière) et à la colonisation témoigne d’une méconnaissance totale de la nature esclavagiste des sociétés africaines et de ses séquelles actuelles, ainsi que du blocage exercé par le poids des traditions et des coutumes sur les populations concernées. Ajoutons qu’il ne suffit pas de le savoir, encore faut-il avoir le courage de l’écrire…

Pour aller plus loin

Sylvain Urfer
19 janvier 2016
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