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Éthique et entreprise

Cécile Renouard Éditions de l’atelier, 2015 [1ère éd. 2013], 208 p., 10€

Cette réédition d’un ouvrage paru en 2013 permet à Cécile Renouard, dans un avant-propos, d’actualiser le sens de son message aux dirigeants d’entreprises. Directrice de recherche à l’ESSEC, philosophe, religieuse de l’Assomption, Cécile Renouard prolonge ainsi ses réflexions sur la vie des entreprises qu’elle a observées, proposant de nouveaux fondamentaux qui devraient devenir les références des dirigeants et des salariés face aux grands enjeux écologiques et sociaux mondiaux.

S’interrogeant sur les impasses de l’éthique des affaires, elle vise à promouvoir une gouvernance responsable des entreprises à l’égard de toutes leurs parties prenantes pour anticiper, prévenir et réparer tout impact de leurs activités sur la société. Prenant en référence la pensée sociale de l’Église mais aussi les travaux de nombreux chercheurs, Cécile Renouard décrit ce qui devrait être leur souci concernant le développement humain au travail, la création de valeur relationnelle, le soin réel de leur entourage sociétal. Des indicateurs de la contribution nette de l’entreprise à la société sont proposés afin de mesurer son impact fiscal, salarial, environnemental, social et sociétal.

On regrettera cependant que, dans cette présentation des responsabilités des entreprises, soit absent le souci de pérennité de celles-ci, pérennité fondée tout simplement sur la capacité à servir leurs clients de manière valable et viable. Le propos est surtout une dénonciation de dérives à partir de quelques exemples, certes très graves et injustifiables. Et la présentation est celle d’un monde de dirigeants peu sensibles au contexte social.

Une telle approche aura-t-elle un impact sur les personnels des entreprises, ne reflétant guère leurs aspirations et leurs tentatives ? Une autre image aurait pu être présentée en s’appuyant sur des réalisations comme celles des membres du World business council for sustainable development ou du Global compact, qui, avec des critères de valeur proches, se donnent ensemble des objectifs ambitieux et coopèrent pour leur mise en œuvre.

C’est toute la force entraînante des bonnes pratiques, plus stimulantes que des dénonciations générales à partir de quelques cas particuliers.

Plus que les déviances, ce sont les exemples vertueux qui sont les plus contagieux.

Patrick Lepercq
23 juillet 2015
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