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L’assurance chômage aux États-Unis

Stéphane Auray et David L. Fuller Presses de Sciences Po, 2015, 100 p., 6 €

Deux universitaires – Stéphane Auray est français et David L. Fuller américain – ont réalisé cette synthèse de multiples études comparatives sur des systèmes de financement de l’assurance chômage dans divers États des États-Unis. Ils tentent d’en évaluer l’impact sur le comportement des employeurs quant au maintien de l’emploi, et sur les salariés quant à l’usage de l’assurance chômage et à l’efficacité du retour à l’emploi. Le système américain vise à faire supporter par chaque employeur les coûts engendrés par les licenciements, faisant ainsi varier le montant de leurs cotisations chômage. Les modèles varient selon les paramètres pris en compte : durée de chômage, montant et coût des prestations, fréquence du recours aux licenciements, cotisations des salariés, marché du travail, intervention de l’État… D’où une grande diversité et un haut niveau de complexité selon les modèles (et leur évolution au cours des vingt dernières années.) Un modèle de cotisations ou de bonus-malus employeurs, d’autant plus importants selon qu’ils usent ou non du licenciement, se propose de réduire le recours à celui-ci, et donc le chômage. Un modèle où les allocations chômage sont généreuses et les subventions publiques importantes conduit à être plus sélectif face à des offres d’emploi. La France a peu eu recours à une telle modulation des cotisations chômage en fonction du comportement des entreprises. En 1987, cependant, la contribution « Delalande » a cherché à dissuader les entreprises de licencier les plus de 50 ans (avec le risque que les entreprises évitent dès lors d’embaucher des seniors). Les auteurs sont enclins à proposer une grande responsabilisation des employeurs (par des cotisations chômage plus élevées s’ils ont recours au licenciement) et des salariés (par des allocations plus faibles et des cotisations plus élevées si leur historique de chômage est élevé). Mais Stéphane Auray et David L. Fuller appellent à un partage des risques du chômage entre employeurs et salariés, entre entreprises et secteurs d’activité. Cette étude entend éclairer la compréhension des effets parfois pervers des systèmes adoptés, notamment sur l’usage des licenciements et sur le retour à l’emploi des chômeurs.

Patrick Lepercq
28 mai 2015
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