Notre système économique fait peser sur nos sociétés des risques de plus en plus graves. Comment sortir de l’impasse ? Qui en est responsable ? En réponse à ces deux questions, François Vallaeys apporte clarifications et propositions. Il commence par une critique de notre conception de la responsabilité sociale, en particulier celle des entreprises. Leur responsabilité sociale progresse sans doute dans les mots, mais bien peu dans les actes. Elle encourage finalement des normes qui désocialisent et dépolitisent. Reposant sur une éthique des vertus solitaires et sur une théorie de la justice centrée sur l’imputation de la faute, elle passe à côté de la conception d’une responsabilité vraiment sociale, c’est-à-dire une responsabilité relationnelle et tournée vers l’avenir. Le livre s’affranchit ainsi d’une vision minimale de la responsabilité qui revient à limiter les conséquences sociales de ses actes, pour ouvrir à la coresponsabilité envers les impacts systémiques communs. Il passe d’une responsabilité sociale corrective, en aval, à une responsabilité politique en amont. Cette perspective suppose de sortir les entreprises, mais aussi les sciences, de leur statut sub-politique où l’avenir se déciderait seulement dans les arcanes du marché. François Vallaeys conclut en formulant douze propositions, un phénomène bien rare pour un livre de philosophie. Quatre propositions pour faire entrer les entreprises et les sciences en démocratie, quatre pour une économie soutenable et quatre autres pour une vraie responsabilité sociale des organisations. Un livre à la fois clair et troublant !