Trois points majeurs émergent de la lecture de ce livre. Le premier traduit la « déception, [la] désillusion et [la] frustration » éprouvées par le reste du monde face aux attentes suscitées par l’élection de Barack Obama. Le second concerne le basculement stratégique (le « pivot ») vers l’Asie, les États-Unis s’affirmant comme une nation du Pacifique soucieuse de rassurer les pays riverains inquiets de la montée en puissance et des revendications de la Chine. Le troisième point insiste sur la difficile mise en œuvre d’une politique générale de retrait – laissant le soin d’intervenir aux alliés les plus proches géographiquement, les États-Unis se contentant du « leading from behind » (diriger depuis l’arrière) – illustrée par l’exemple de la Lybie en 2011. Plusieurs raisons expliquent ce profil bas de la part du pays qui reste encore la première puissance mondiale : ses échecs militaires en Irak et en Afghanistan, sa situation économique désastreuse au sortir de la crise de 2008 et les exigences des pays émergents, à commencer par la Chine. De cet ensemble, on retiendra surtout les contributions qui traitent du respect des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, de l’Inde, de la relation transatlantique, du Brésil et du Moyen-Orient. Plus surprenantes, en revanche, l’absence du Japon, d’Israël et du continent africain !