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La modernité en procès. Éléments d’un refus du monde moderne

Stéphane François Presses universitaires de Valenciennes, 2013, 198 p., 20 €

« Sait-on vraiment ce qu’est l’antimodernité ? » Cette question est le point de départ de la réflexion que nous propose Stéphane François, historien des idées et spécialiste des droites radicales, dans un ouvrage très – si ce n’est trop – nourri de références. Mettant en perspective les discours antimodernistes, fortement caractérisés par une critique de l’occidentalisme, d’une droite radicale et d’une gauche tout aussi radicale, il examine les « porosités doctrinales » entre ces milieux. Plusieurs « lieux de convergences intellectuelles » sont ainsi détaillés, de l’américanophobie (chapitre IV) à la théorie du complot (chapitre VIII), en passant par une récupération de l’islam (chapitre V), la fascination pour l’Inde (chapitre VI) et l’écologie profonde (chapitre VII). En déployant ces ramifications des discours antimodernistes, l’auteur donne à voir le « refus du monde moderne comme une vision du monde, une cosmologie » (p. 18). Ces similitudes troublantes, justifiées par un effet générationnel et des influences intellectuelles communes, dessinent ainsi la figure d’un univers antimoderniste qui rassemble des individus et des idées a priori éloignés, pouvant laisser le lecteur dérouté et perplexe. Pour mieux percevoir les contours de cette représentation du monde, peut-être aurait-il fallu guider davantage le lecteur, et notamment à travers la proposition d’une définition opératoire de la modernité…

Marie Drique
19 mai 2014
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