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En Dieu, il n’y a pas de violence. La force qui nous habite

Katia A. Mikhaël, Frédéric-Marie Le Méhauté et Alain Richard Bayard, 2013, 126 p., 16 €

Les auteurs, tous trois engagés dans la vie consacrée, retracent ici le travail qu’ils ont entrepris sur eux-mêmes et dans le monde, pour la non-violence. Ils l’envisagent sous ses différentes dimensions, des questions de responsabilité à la « puissance de la vulnérabilité ». Un chapitre présentant leur parcours (pour l’un d’entre eux, travailler aux côtés des journaliers de Chicago fut ainsi « une école de spiritualité incarnée ») permet d’incarner une pensée qui, loin d’être un simple refus, est « un dynamisme trinitaire pour rétablir les relations brisées par la violence ». Au fondement de la pensée chrétienne de la non-violence est ce « Dieu de relations » ; la gratuité est à l’origine de toute relation. Le don et l’attention à l’autre nécessitent de se « désapproprier » afin que « la vie divine puisse être active » face à toutes les formes de violences. Le cheminement et la force intérieure de ces religieux sont remarquables. Si Jésus et Gandhi sont les deux figures tutélaires, on croise aussi François d’Assise (deux des auteurs sont franciscains), Lanza del Vasto, comme on trouve un écho aux réflexions développées par Christian Mellon et Jacques Semelin ou encore celles de Jean-Marie Muller. On regrettera simplement que l’interrogation soulevée au chapitre 4, « L’Église a-t-elle trébuché sur la violence ? », n’ait pas été plus approfondie. Au final, ce livre, très accessible, nous engage à veiller sans cesse : « Nous n’insisterons jamais assez sur l’omniprésence de la violence dans nos vies. Elle s’insinue aussi bien dans l’espace public et structurel que dans l’espace privé et interpersonnel. »

Jean Vettraino
18 avril 2014
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