Mathématiques, astronomie, biologie et soin des âmes. Les jésuites et les sciences
François Euvé Lessius, 2012, 150 p., 12 €« Comment une corporation religieuse, composée surtout de théologiens formés à l’université et de prêtres voués au ‘souci des âmes’, fut-elle capable de produire plus de 5000 titres publiés, relatifs à toutes les branches des sciences naturelles et mathématiques ? » (p. 122). L’auteur étend la question posée par l’historien Steven Harris à propos des premiers siècles de la Compagnie de Jésus à toute l’histoire de l’ordre. Il dégage les motivations complexes – utilitaires, culturelles, théologiques – qui ont conduit tout un corps à participer à l’aventure intellectuelle de la modernité. Il en détache plusieurs figures sortant de l’ordinaire : Christopher Clavius, directeur du collège romain et défenseur prudent de Galilée, Roger Joseph Boscovich, disciple de Newton et inspirateur de la théorie des champs de Faraday, sans oublier Pierre Teilhard de Chardin, dont les monographies scientifiques viennent d’être regroupées en onze gros volumes. Il montre comment cet engagement est toujours actuel, en particulier dans les sciences de l’environnement. Cette permanence témoigne d’une même confiance en la raison humaine, et surtout d’un esprit de recherche « de Dieu en toutes choses », pour reprendre la fameuse formule qui conclut les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola.
2 juillet 2013