Comment objectiver la richesse sociale produite par les acteurs de l’économie sociale et solidaire, au-delà de la richesse économique induite par leur cœur d’activité ? Cette interrogation a fait l’objet d’un projet de recherche partagé par trois mutuelles (Maif, Macif, AMM) au point de départ de l’ouvrage. L’apport de la sociologie permet de débarrasser la notion de richesse de son acception économique traditionnelle, pour la lier à d’autres concepts tirés des sciences sociales, les capabilities d’Amartya Sen (capacité d’épanouissement que procure un bien) ou la logique de liens du donner-recevoir-rendre introduite par Marcel Mauss. Est alors défini comme riche « celui qui jouit de nombreuses gratuités, sait les recevoir et les reconnaître comme telles, et en prodiguer à son tour ». La construction progressive de cette définition, en première partie d’ouvrage, s’accompagne d’une critique du rôle de la richesse dans la croissance économique, et de son système de mesure, qui échouent à rendre compte du bien-être des individus. Ce n’est qu’après avoir posé cette définition que l’auteur la rapproche des organisations et de la manière dont elles produisent de la richesse. Il défend tout particulièrement le rôle des associations, productrices majeures de richesses par leur implication dans la sauvegarde du bien commun. Les entreprises, elles, sont pointées du doigt pour leur tendance à tout mesurer, qui les englue dans des remontées d’indicateurs stériles, non corrélés à leur création réelle de richesse sociale. Cette synthèse efficace de la remise en cause de l’idée de richesse n’apporte pas cependant de réponse réelle au cas des mutuelles. La conclusion, rapide, avance un projet politique, le convivialisme, qui rassemble les acteurs de l’économie sociale et solidaire.

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