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Madagascar, le coup d’État de mars 2009

Solofo Randrianja Karthala, 2012, 336 p., 29 €

Les études historiques sur Madagascar sont nombreuses et de bonne qualité. Les analyses politiques, en revanche, sont rares et décevantes. Ce que confirme malheureusement celle-ci, dirigée par l’historien Solofo Randrianja. D’entrée, le titre annonce la couleur, qualifiant de coup d’État la démission volontaire (et inconstitutionnelle) du président Marc Ravalomanana en faveur d’un triumvirat militaire ; à tout le moins, le doute est permis. Inconditionnels du régime défunt, les signataires de l’ouvrage, journalistes et chercheurs éloignés du terrain, sont quelque peu brouillés avec les chiffres : ils ont compté un demi-million de leurs partisans présents en un lieu qui n’en contient pas 50 000 (voir la dernière page du cahier photos) ; et 30 à 50 000 soutiens du maire Andry Rajoelina défilant dans la capitale, là où la plupart des observateurs en ont évoqué un demi-million (p. 16). On ne relèvera pas ici les multiples interprétations tendancieuses, allusions sans preuve, arguments au conditionnel. Le plus grave est que Madagascar, déjà victime de la désinformation des médias occidentaux, se voit ici diffamé par des Malgaches. Avec la complicité sûrement involontaire d’un éditeur dont les titres constituent, à ce jour, autant de références. Au-delà de la polémique, ce livre pose une question de fond : comment tolérer une désinformation aussi évidente, au nom d’intérêts inavoués ou de préjugés sociaux, à l’égard de peuples qui ne peuvent s’en défendre ?

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Sylvain Urfer
27 août 2012
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