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Et si l’agriculture sauvait l’Afrique?

Hervé Bichat Quae, 2012, 160 p., 16 €

Deux livres en un, d’aussi bonne facture l’un que l’autre. La première partie, L’Afrique noire n’est pas maudite, dresse en 80 pages le bilan de cinquante années d’indépendance. Hervé Bichat y distingue avec pertinence les causes apparentes des causes structurelles de l’échec africain. Les premières sont connues de tous, et indéfiniment ressassées : colonisation, infrastructures, handicaps économiques, financiers et sociologiques, problèmes politiques, etc. Les secondes par contre, méprisées et passées sous silence par les « experts », vont au cœur du problème : poids de l’histoire, impact des facteurs naturels, sanitaires et démographiques, et blocages culturels. À elles seules, les pages 44-45, 66-72 et 79-93 devraient suffire à faire le succès de ce livre. Dans la seconde partie, « Quelques problématiques agricoles africaines », l’auteur livre la quintessence d’une vie consacrée aux agricultures subsahariennes. On en retiendra l’importance donnée aux stratégies de long terme, au rôle des services publics (leur privatisation, exigée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, a été dévastatrice pour les agricultures africaines) et à la nécessaire création de marchés régionaux protégés – à l’instar de la Politique agricole commune de l’Union européenne et de la politique des États-Unis, en contradiction avec les discours officiels libéraux. Bref, une réflexion fondée et stimulante.

Sylvain Urfer
25 juin 2012
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